À PROPOS

INTENTIONS ARTISTIQUES

Mes œuvres impliquent des confrontations conceptuelles et matérielles, dans l’optique de mettre en avant l’aspect contradictoire de l’homme.


Mon apprentissage aux beaux-arts a été l’occasion idéale pour penser la place de mes créations dans l’histoire de l’art. La syntaxe picturale empruntée aux cubistes m’a marqué profondément. Particulièrement, la volonté de Braques de ne pas sombrer dans une abstraction totale qui ajoutait des « certitudes » à ses compositions, comme pour marquer le réel. Mon admiration pour la suprématie graphique des blocs de Malevitch fut rompue par la découverte de la libération du geste opérée par Pollock et l’expressionnisme abstrait.

J’aime intégrer ma personnalité dans le processus de création. Ce que j’ai regardé, appris, éprouvé et vécu, m’a aidé à trouver ce qui est nécessaire pour peindre : l’authenticité. Une pratique associant le geste et la composition, au même titre que nos actes face à notre l’intellect, a orienté mes choix plastiques.


“La meilleure manière d’éprouver les oeuvres des grands mouvements artistiques du XXe siècle, est non seulement d’assimiler leurs règles esthétiques, mais surtout d’incorporer l’héritage pictural laissé par ces grands artistes”


La construction de mes œuvres se fait par étapes : d’abord l’élaboration du dessin vif, aléatoire, vigoureux, dans lequel viennent s’ajouter des «marqueurs» oniriques empruntés aux sujets académiques - nu, anse de vase, mains, natures mortes. Des formes géométriques architecturales viennent ensuite structurer l’ensemble et finaliser mon esquisse. L’exécution de mes peintures suit une méthodologie plus consensuelle. Je définis l’espace architectural en utilisant des bandes de masquages, pour ensuite appliquer une pâte épaisse composée de plâtre et d’acrylique. Ce procédé permet la gravure du dessin à la main, par un outil contendant.

La possibilité de graver dans la masse mon sujet, à l’intérieur de ces formes géométriques, marque un point final à la tangibilité de mes œuvres. Le titre vient ajouter à l’aspect brut et minimal de mes tableaux, une note lyrique parallèle. S’il est concevable de retracer rétrospectivement la démarche derrière mes peintures, le système mit en place dans mes tirages papier est plus évasif. J’ai voulu me débarrasser du geste anthropologique pour le déléguer à un dispositif mécanique de traçage volontairement défectueux, et ainsi tester la qualité de l’artiste. Le statut particulier de ce système altéré, questionne aussi notre rapport à l’authenticité.